Femme qui regarde la ville - photo : Semina-Psichogiopoulou

Les consultations concernant l’éco-anxiété connaissent une augmentation croissante, avec un éventail de symptômes liés aux troubles anxieux.

Cependant, il est essentiel de noter que l’éco-anxiété n’est pas un trouble mental en soi, mais plutôt une réaction découlant de la prise de conscience des préoccupations environnementales auxquelles nous sommes confrontés. Le véritable défi réside dans la canalisation de cette anxiété pour en faire un moteur positif.

Comment transformer l’éco-anxiété en une source de motivation pour agir ?

Les avancées en neurosciences ont permis de comprendre que le cerveau réagit au stress lorsque nous percevons un manque de contrôle. Par conséquent, il est crucial de cultiver un sentiment de capacité à agir, même à une échelle individuelle, face à des problèmes menaçants. Cela signifie qu’il est essentiel de mettre en lumière des initiatives efficaces au lieu de se focaliser exclusivement sur des informations alarmistes.

Éprouver de la peur tout en croyant en notre capacité à agir induit une sensation de maîtrise du danger, grâce à des actions concrètes visant à atténuer les problèmes environnementaux.

Dans ma pratique, je constate que la plupart des personnes souffrant d’éco-anxiété sont des hypersensibles. Mon rôle consiste à les aider à réaliser que cette anxiété est le reflet de leur lucidité, une lucidité précieuse pour les inciter à agir. Grâce à l’hypnose, nous travaillons à transformer ce sentiment d’impuissance en une mobilisation vers des actions concrètes, en contribuant à notre manière.

Au cours des séances, plusieurs pistes peuvent être explorées, parmi lesquelles :

  1. Adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement en prenant des décisions qui reflètent notre engagement, sans pour autant nous blâmer pour ne pas en faire assez. Par exemple, commencer par évaluer son empreinte carbone peut aider à ressentir que des changements sont possibles. Les domaines d’action sont multiples, de la consommation à l’énergie, en passant par les loisirs, les transports, les finances, le logement et la santé. Rencontrer des personnes partageant des valeurs environnementales similaires peut être apaisant et constructif, notamment en rejoignant des ateliers comme « Mon atelier écofrugal ».
  2. Poursuivre l’apprentissage pour mieux comprendre les problèmes environnementaux et les transmettre à d’autres. Réfléchir aux origines du problème, à notre propre contribution, et à ce que nous pouvons faire renforce notre sentiment de contrôle. Participer, par exemple, à un atelier sur « La fresque du climat » ou offrir des ouvrages tels que « Un monde sans fin » de Jancovici et Blain peut contribuer à cette sensibilisation. Regarder ou revoir des documentaires comme « Demain » ou « La belle verte » peut également être instructif.
  3. Vigilance sur les réseaux sociaux en évitant les contenus catastrophistes susceptibles d’accroître le stress chez les éco-anxieux. Il est important de cibler davantage les acteurs industriels responsables de la pollution à grande échelle.
  4. Engagement militant en rejoignant des associations peut aider à transformer l’éco-anxiété en une force mobilisatrice et redonner de l’espoir. Cependant, il est crucial de ne pas s’oublier dans ce processus, car un engagement constant peut être épuisant.

En parallèle, il est tout aussi important de prendre du recul par moments pour se ressourcer. Pratiquer un sport ou une activité créative permet d’extérioriser ses émotions et de ne pas rester constamment focalisé sur le sujet, offrant ainsi un équilibre nécessaire pour faire face à l’éco-anxiété.

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